Budget
1,5 milliard d’euros
Objectifs
- Restaurer la confiance des particuliers et des entreprises
- Garantir le maintien de l’économie et du volume d’emploi, avant de les développer
- Réduire la facture énergétique en respectant les objectifs de réduction des gaz à effet de serre
- changer les mentalités en faveur du développement durable
- Stimuler la recherche et l’innovation dans ce domaine
20 pistes réparties en cinq thèmes : investissements, crédits, emploi et formation, environnement-emploi, simplifications administratives.
I. Investissements
1. « Banque » publique wallonne
Objectif : investissements axés sur le développement durable via les outils financiers wallons et les PME actives dans ce secteur.
- Dénommée « Caisse d’investissements de Wallonie »
- Alimentée par l’épargne des particuliers qui y trouvent un avantage fiscal, une garantie sur 100% de leur capital (capital espéré par la Région : 150 millions d’euros)
- Lancement prévu en avril 2009
Objectif : mettre à niveau voire développer les transports urbains, ce qui est également profitable pour l’emploi.
- Liège : construction d’un tram reliant, dans un premier temps, Jemeppe à Herstal en passant par le centre de Liège. Travaux confiés au secteur privé. Investissement prévu : 500 millions d’euros. Pas de date définie. Seule Liège passe par un partenariat public-privé, ce qui pourrait signifier la privatisation de la ligne.
- Charleroi : finalisation du métro. Budget : 105 millions d’euros.
- Mons : Mise à niveau de l’offre de bus, via notamment la construction de gares bus/train complémentaires. Budget : 55 millions d’euros.
- Namur : amélioration de la vitesse commerciale et de la régularité des bus. Budget : 50 millions d’euros.
3. Réfection du réseau routier
Objectif : fluidifier le trafic tout en boostant le secteur de la construction.
Entretien des revêtements de l’ensemble du réseau routier et autoroutier régional
Budget : 600 millions d’euros investis entre 2009 et 2011 via la Sofico
4. Se porter garant des hôpitaux et des Maisons d’accueil
Objectif : se porter garant des hôpitaux et des Maisons d’accueil (pour personnes âgées ou personnes handicapées).qui veulent s’agrandir ou rénover.
Modalités attendues pour janvier 2009.
5. Primes aux entreprises dans le cadre d’expansion économique
Objectif : être plus « coulant » dans les conditions d’octroi et de suivi des primes accordées dans le cadre de l’expansion économique.
La Région wallonne pourra autoriser certaines dérogations aux entreprises. En gros, ces dernières pourront bénéficier d’un délai plus long pour y satisfaire.
Ces conditions sont au nombre de cinq :
- création et/ou maintien de l’emploi dans les deux ans suivant l’achèvement des investissements
- réalisation de minimum 80% des investissements
- réalisation du programme d’investissement dans les quatre ans
- maintien des investissements pendant cinq ans
- être en ordre en matière de TVA, ONSS, …
Autre mesure envisagée : augmenter la première tranche de la liquidation des primes.
II. Crédits
6. Crédits des PME wallonnes
Objectif : mise en place d’un médiateur wallon des crédits aux PME.
Ses missions :
- apporter un soutien utile et efficace aux PME victimes d’un problème aigu de financement
- examiner leur situation de manière concrète
- collaborer efficacement avec le niveau fédéral
Lancement prévu le 1er janvier 2009.
7. Produits financiers spécifiques
Objectif : aider les PME en difficulté temporaire de trésorerie ou ayant besoin de fonds de roulement.
Moyen : mise en place de deux produits financiers spécifiques via les invests wallons et la Sowalfin.
8. Aide aux grandes entreprises
Objectif : servir de garant aux grandes entreprises, comme c’est déjà le cas pour les PME.
La Région wallonne pourra, via une nouvelle filiale de la SRIW, se porter garante jusqu’à 50% du crédit bancaire demandé par l’entreprise, avec un plafond de 1.500.000 euros (le crédit pourra donc aller jusqu’à 3 millions d’euros).
Objectif : servir également de garant.
Plafond maximum d’intervention : 1 million d’euros par entreprise.
III. Emploi-formation
10. Soutenir la création d’emplois peu qualifiés dans le secteur marchand
Objectif : booster le système des APE (Aide de promotion à l’emploi) pour créer 750 postes supplémentaires).
Via une enveloppe de 12.658.000 euros qui provient du plan Marshall et qui n’est pas encore utilisée, créer 750 nouveaux emplois jeunes APE dans les PME, TPE et Spin-off. S’ouvrir à d’autres secteurs comme le commerce de détail, le commerce équitable ou encore la production et la distribution d’énergies renouvelables.
Poursuite des expériences pilotes à Liège, Charleroi, Mons, La Louvière et Colfontaine sur le développement de l’emploi jeune dans les quartiers où le taux d’inactivité atteint les 70%. Extension prévue dans 17 autres quartiers.
11. Soutenir les nouveaux emplois « bas salaires »
Objectif : pour contrer les pièges à l’emploi, augmenter le pouvoir d’achat des travailleurs à bas salaire.
Cette mesure concerne les personnes engagées dans le cadre d’une convention avec une « Mission régionale pour l’emploi » (Mire).
Deux incitants : une intervention dans les frais de crèche et de garderie, et un forfait dans les frais de déplacement (50 euros/mois) durant six mois.
12. Soutenir les travailleurs « fragilisés » par la crise
Objectif : aider à la formation des contrats temporaires et des travailleurs en chômage économique.
Les plans de formation sont désormais accessibles aux travailleurs en chômage économique ou technique, aux intérimaires ainsi qu’aux CDD.
Comme les travailleurs sans emploi, ils pourraient bénéficier de la prime horaire d’1 euro et du remboursement des frais de déplacement.
Mise en place d’une mesure « speed coaching » pour aider les intérimaires et les CDD à rester « employable » à tout instant.
IV. Emploi-environnement
Objectif : promouvoir et développer l’énergie renouvelable via le mécanisme de tiers investissement.
Le secteur privé préfinance les travaux d’isolation des maisons et se rembourse sur les économies d’énergie et les primes de la Région wallonne qui leur sont directement reversées. Le particulier n’a donc rien à dépenser au préalable.
Les revenus inférieurs à 45.200 euros annuels pourraient bénéficier d’un taux zéro pour des investissements visant à la réduction d’énergie (ils devront cependant financer l’audit préalable – 240 euros).
Gain emplois escompté : 15.000 emplois sur dix ans.
Le Gouvernement wallon décide de soutenir via la Sowafinal (filiale de la SRIW) les entreprises de tiers investissement dans le développement de leurs projets.
14. Collaboration avec le fédéral
Objectif : être plus actif dans le Fonds de réduction du coût global de l’énergie (FRCE) qui vise à la réduction des factures énergétiques chez les plus démunis.
La Région wallonne veut davantage collaborer et demande une plus grande concertation entre tous les niveaux de pouvoir.
15. Développement durable, énergie renouvelable et emploi
Objectif : créer et stimuler la demande en matière d’énergie renouvelable pour booster l’emploi du secteur.
Quatre mesures sont envisagées :
- identifier des métiers futurs pour faire coïncider l’offre en matière de formation
- développer des postes APE (voir supra) dans les entreprises d’insertion (EFT, Idess, …) qui développent des activités ad hoc (petits travaux d’isolation par exemple)
- octroi de primes aux Agences en économie sociale actives dans les domaines ad hoc (isolation, énergie, énergie verte, …)
- appel à projets à destination des PME, TPE et Spin off pour l’attribution de nouveaux postes APE
Objectif : former les travailleurs « verts » de demain
Plusieurs mesures pour y arriver :
- renforcement des formations du Forem et de l’IFAPME en matière d’énergies alternatives, d’énergies renouvelables, de l’utilisation rationnelle, de l’efficience énergétique…
- création d’un comité de suivi trimestriel de l’Energie
- promotion des métiers « verts » via des campagnes, du marketing, …
17. Aide aux entreprises actives dans les déchets
Objectif : organiser l’agrément des ASBL et sociétés à finalité sociale actives dans le secteur de la réutilisation des déchets ou des collectes de tri.
Gain emplois escompté : 100 postes.
18. Aide aux acteurs ruraux
Objectif : aide aux acteurs ruraux en difficulté par une approche globale en réseaux.
La Région prolonge de trois ans la convention qui la lie avec l’ASBL Agricall Wallonie qui a pour mission d’accompagner les acteurs en difficulté (soutien psychosocial, médiation de dettes, …).
V. Simplifications administratives
19. Subsides pour les zones d’expansion économique
Objectif : accélérer la liquidation des subsides relatifs aux zones d’accueil d’activités économiques
A l’heure actuelle, les opérateurs doivent trop souvent recourir à leurs fonds propres pour préfinancer les subsides à venir. Il est proposé d’augmenter l’avance des subsides de 30 à 75% pour soulager la trésorerie des opérateurs.
20. Expropriations et acquisitions
Objectif : mettre en place des mécanismes pour accélérer les expropriations et les acquisitions.
Aujourd’hui, le SPF Finances est responsable de ces procédures. La Région propose de créer une commission régionale pour épauler le SPF, et essayer d’enrayer le retard constaté en la matière.
Remarques générales
Les mesures décidées ne sont pas neuves ou si peu. Bien que réfléchies sur le court terme, il faudra pas mal de temps avant qu’elles ne se concrétisent sur le terrain. Certains de ces chantiers étaient de toute façon indispensables, à commencer par le réseau autoroutier. Il ne constitue donc pas un « plus » financier.
La plus grande innovation est sans conteste la « banque » publique wallonne, qui a pourtant fait grincer le banc CDH. Si le projet semble ambitieux, on n’en connaît pas encore les détails… la FGTB salue l’initiative, mais attend de voir.
En termes d’emploi, les mesures étaient déjà dans le «pipe » : focalisation sur les bas salaires, les emplois peu qualifiés, la lutte contre les pièges à l’emploi, …
Le Plan Marshall fait une apparition transversale dans une majorité de mesures : il ne faut pas évidemment pas remettre en doute les avancées obtenues grâce au plan de redéploiement économique, mais plutôt relativiser la « nouveauté » de ce plan anti-crise.
L’emploi vert est toujours considéré comme l’emploi de demain… mais l’équation est valable depuis longtemps. A quand un emploi vert = un emploi d’aujourd’hui ?
Seul, finalement, le secteur de la construction peut être heureux. Ce qui est tout à fait normal, puisqu’en temps de crise, le secteur public investit toujours massivement dans les infrastructures.