Historique
La fête internationale des travailleurs célébrée un peu partout dans le monde tire ses origines d’une grève générale organisée aux Etats-Unis en 1886 afin de revendiquer la journée de travail de huit heures. Cette révolte ouvrière fut à l’époque réprimée avec force par la police entraînant la mort de nombreux manifestants. Dans les jours qui suivirent des patrons de Chicago licencièrent en masse les ouvriers qui avaient pris part aux manifestations.
En juillet 1889, le congrès socialiste international, réuni à Paris à l’occasion du centième anniversaire de la Révolution française, vota une résolution proposant une journée internationale de lutte pour les huit heures de travail hebdomadaire. La date du 1er mai s’imposa donc fort logiquement puisqu’elle était associée aux martyrs de Chicago, précurseurs de la revendication de la journée de travail de huit heures.
Lors du congrès international socialiste d’août 1891, une nouvelle résolution dans ce sens a été prise : « Le congrès, afin de conserver au 1er mai son caractère économique de revendication de la journée de huit heures et d’affirmation de la lutte des classes ; décide : qu’il y a lieu d’avoir une démonstration unique pour les travailleurs de tous les pays ; que cette démonstration aura lieu le 1er mai ; recommande le chômage partout où cela n’est pas impossible ».
Dès l’origine du mouvement, de grands cortèges seront organisés dans les pays industrialisés d’Europe et aux Etats-Unis. Ils se transformeront par la suite par l’organisation de fête, de grève générale et par des actions de revendications. Ces manifestations ouvrières feront peur à la bourgeoisie qui tentera par la répression d’y mettre fin. Des affrontements armés entre l’armée et les ouvriers feront de nombreuses victimes. Par la suite, l’Etat condamnera des militants à de lourdes peines de prison.
Le 1er mai prendra ensuite des couleurs antimilitaristes mais n’empêchera cependant pas la guerre de 1914-1918. Après la guerre, les militants prôneront la réunification de l’internationale socialiste.
Si en 1919, le traité de Versailles fixe dans un de ses articles « l’adoption de la journée de huit heures ou de la semaine de quarante-huit heures comme but à atteindre partout où elle n’a pas encore été obtenue », il faudra cependant attendre juillet 1921, sous l’impulsion du ministre socialiste de l’Industrie et du Travail de l’époque, Joseph Wauters, pour que la journée des travailleurs soit réduite à huit heures de travail, huit heures de loisirs et huit heures de repos (principe des 3x8) et que la semaine ramenée à quarante-huit heures de travail soit imposée en Belgique.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, le 1er mai restera un jour de lutte. Lutte contre le fascisme en l’occurrence. Sous l’occupation, cette journée se transformera rapidement en mouvement de grève et en sabotage de la production afin de contrer Hitler.
Dans l’immédiat après-guerre (après seconde guerre mondiale), le ministre belge du Travail de l’époque Léon Eli-Troclet fera du 1er mai une fête légale mais la journée restera cependant une fête de combat et de revendications pour les syndicats.
Durant les années ’50 et ’60, le 1er mai traduira les aspirations syndicales à des réformes structurelles devant permettre aux travailleurs d’avoir l’initiative dans les choix fondamentaux de l’économie et de les mener à la démocratie économique. La crise économique de 1973 impliquera lors du 1er mai des revendications quant à un travail pour tous et un redéploiement économique dû à la fermeture des charbonnages et de la crise structurelle de la sidérurgie.
La Fête du Travail s’adaptera au fur et à mesure des années aux évolutions socioéconomiques des pays. Elle restera cependant une fête de lutte des ouvriers et des syndicats.
Depuis plusieurs années, les Libéraux essayent de récupérer l’événement tandis que les syndicats s’efforcent d’adapter le 1er mai à l’évolution de la société civile.
A Liège, le 1er mai syndical et associatif est organisé depuis 1997 place Saint-Paul et connaît un succès grandissant (voir programme 2007 par ailleurs).
Les Artistes
Parallèlement à cela, de nombreux artistes ont mis tous au long de l’évolution leur art au service de la cause ouvrière en représentant l’exploitation du prolétariat, la glorification du travail, les grands idéaux, les revendications, la paix, le socialisme, etc.
Le 1er mai trouva également rapidement un écho musical. En effet, le chant "L’Internationale" deviendra l’hymne du mouvement ouvrier dès 1904. Son auteur est le Français Eugène Pottier. Né en 1816, il prend place très tôt dans le mouvement ouvrier. Il sera l'un des douze membres du Conseil général de l'Association internationale des travailleurs. Il rédigera également des dizaines de poèmes dont beaucoup seront mis en musique.
Le 1er mai à travers le monde
Aujourd’hui, la Fête du Travail est commémorée par un jour férié le 1er mai dans la plupart des pays.
En Belgique et au Luxembourg, le 1er mai est férié et les partis socialistes en profitent pour défiler et réaffirmer leur ancrage à gauche. Les syndicats organisent aux quatre coins du pays des fêtes et manifestations à cette occasion et invitent tous les travailleurs à y participer. Depuis, plusieurs années, tous les partis, dont les Libéraux, essayent de s’approprier cette journée de lutte ouvrière.
Aux Pays-Bas, le 1er mai reste ouvré. Quelques entreprises et organisations internationales concèdent un jour de congé à leurs travailleurs en l’honneur de la Fête des travailleurs.
En Allemagne, le 1er mai est férié et tous portent un œillet rouge à la boutonnière de leur veste. Cette tradition remonte au 1er mai 1890 où pour répondre à l’appel de la IIe internationale malgré l’interdiction de manifester, les militants avaient décidé de se retrouver dans les parcs avec un œillet rouge en guise de reconnaissance.
En Autriche, Suisse et au Portugal, le 1er mai est également un jour férié.
Au Royaume-Uni, le 1er mai n’est pas chômé, mais bien le premier lundi de mai (donc cette année le 7 mai) ce qui permet aux salariés de bénéficier chaque année d’un week-end prolongé.
En Europe de l’Est, le 1er mai est toujours férié, mais les défilés (obligatoires sous le régime communiste) ne font plus recette.
Aux USA et au Canada, la Fête du Travail est également célébrée le premier lundi de septembre. Quelques personnes en Amérique du Nord fêtent cependant le 1er mai.
Pour rappel, Outre-Atlantique, on distingue la Fête du Travail (1er septembre) de celle des travailleurs (1er mai). Pour rappel, le Labor Day aux USA n’a rien à voir avec la journée de 1886 mais est originaires d’une grève des cheminots qui, en 1894, avaient voulu soutenir les ouvriers de l’entreprise Pullman, eux-mêmes en grève contre leur employeur.
En Australie, quelques défilés ont lieu le 1er mai mais la Fête du Travail est commémorée à différentes dates suivant les régions.
L’Amérique Latine, en bon élève de l’Europe, commémore la fête du travail le 1er mai.
En Israël, on ne célèbre pas le 1er mai, bien que l’Etat ait été fondé par des militants socialistes.
Au Japon, le 1er mai n’est pas fêté mais la première semaine de mai, dite dorée, donne lieu à des festivités et des jours fériés.
Le 1er mai syndical et associatif à Liège
Cette année, la FGTB organise son 1er mai syndical et associatif comme d’habitude place Saint-Paul. A partir de 12h30, plus de quarante stands d’associations diverses accueilleront petits et grands sur la place liégeoise.
Les concerts débuteront vers 13 h30 avec Mj la BIBI pour se terminer en apothéose avec le célèbre groupe liégeois Les Gauff’ à 20 heures.
Des animations seront également présentes à l’intérieur de la maison des syndicats : stands d’informations, librairies, dédicaces d’auteurs, expositions de peintures et à 15h30 un café syndical sur le thème « Quelle internationale syndicale face à l’internationale de l’argent ? » seront proposés au public.
Programme à Liège: cliquez ici
Paroles de l'Internationale: cliquez ici