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Le drame
22 octobre 2002, 8h52, Ougrée. Un bruit sourd secoue la cokerie de Cockerill. Une explosion violente. On dénombre directement deux morts (Léonardo Vento, 21 ans et Kaddour Ben Chedida, 35 ans) et 27 blessés, dont 4 sont brûlés à plus de 70%. Les causes sont encore inconnues mais l’unanimité se fait déjà autour de la mise en cause des conditions de sécurité et du recours à la sous-traitance. Dans un communiqué, les Métallos liégeois de la FGTB estiment que « cela tient de l’irresponsabilité que de placer devant de grands dangers des travailleurs dont on ne s’est pas assuré de la formation ni de la connaissance des outils de production » (communiqué complet : cliquez ici).
23 octobre. Toute la presse revient sur le drame qui vient de se jouer en région liégeoise. > cliquez ici
24 octobre. Guy Dollé, le PDG d’Arcelor, se rend sur place. Il réfute l’argument qui associe l’explosion à la sous-traitance ou à la vétusté des installations. Plus intéressant encore, il estime que cela ne remet pas en cause l’avenir du « chaud » en région liégeoise. Nous sommes trois mois avant l’annonce du sidérurgiste condamnant les hauts-fourneaux…. > cliquez ici
29 octobre. Arrêts de travail, sirènes hurlantes, minute de silence : la FGTB Liège-Huy-Waremme et les Métallos verviétois rendent hommage aux victimes. > cliquez ici
28 novembre. Donatello Cichelli, 56 ans, de Grâce-Hollogne, décède à son tour. Il travaillait en sous-traitance dans l'ajustement et le montage de tuyaux. C’est la troisième victime. > cliquez ici
L’enquête
28 octobre 2002. Selon l'auditrice du travail, l'explosion est due à une erreur humaine. Ni les sous-traitants, ni une déficience technique ne peuvent être mis en cause. Tels sont les premiers résultats de l'enquête judiciaire. > cliquez ici
13 janvier 2003. Trois mois après l’explosion, les premières conclusions –bien que confidentielles- sont publiées dans la presse. Et la responsabilité individuelle de certains cadres de l'entreprise serait engagée. Ce qui pourrait finir au tribunal correctionnel. > cliquez ici
21 mars 2003. 7 personnes - des membres du personnel d'encadrement, mais aussi des travailleurs à l'oeuvre sur les lieux à ce moment - ont été inculpés dans le cadre de l'enquête sur l'explosion survenue à la cokerie, annonce la RTBF.
Le procès
5 janvier 2004. Début du procès. Le calendrier des audiences est fixé et on murmure qu’Arcelor pourrait s’asseoir au banc des accusés. > cliquez ici
26 janvier. Deuxième audience. Citation directe contre Cockerill-Sambre par la défense qui estime que l'entreprise porte une responsabilité directe dans l'accident. > cliquez ici
Pour le reste, cela patine déjà : calendrier remanié, auditions reportées, … > cliquez ici
09 février. Troisième audience. La mauvaise organisation de Cockerill est mise en cause par les experts entendus. Le tribunal accède à la demande de 7 plaignants désireux de voir Cockerill s'asseoir aux côtés des accusés. > cliquez ici
16 février. Quatrième audience. Le Service interne de de prévention et de protection du travail n'a pas été contacté avant la mise en oeuvre du chantier du 22 octobre 2002. > cliquez ici
01 mars. Cinquième audience. Place aux acteurs: un contremaître et un responsable du secteur énergie livrent deux témoignages contradictoires > cliquez ici
08 mars. Sixième audience. Témoignages de contremaîtres et de régleurs présents à l'opération: le manque de communication est flagrant > cliquez ici
15 mars. Septième audience. Témoignage d'un mécanicien blessé sérieusement dans l'accident. La question "qui a donné le feu vert" n'est toujours pas résolue > cliquez ici
02 avril. Premières plaidoiries. L'auditorat du travail réclame des peines avec sursis pour les sept inculpés mais, en revanche, rien pour Cockerill en tant que personne morale. > cliquez ici
19 avril. Plaidoiries de la défense. Les avocats réclament l'acquittement pour les sept prévenus, ou au moins la suspension du prononcé. > cliquez ici
10 mai. Plaidoiries des avocats de Cockerill-Sambre. Qui ont rappelé que les compétences des prévenus ne devaient pas être mises en cause et que le sidérugiste n'avait jamais tout misé sur le profit au détriment de la sécurité > cliquez ici
20 septembre. Jugement. Deux ouvriers de Cockerill Sambre ont été reconnus coupables de faute grave lors de l'explosion du 22 octobre 2002 sur le site d'Ougrée. Ils ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Liège à trois mois de prison et à 250 euros d'amende, le tout avec un sursis de trois ans. De leur côté, le directeur de la cokerie a été acquitté tandis que deux ingénieurs et deux contremaîtres ont bénéficié de la suspension du prononcé pendant trois ans. Pour les travailleurs de Cockerill, c'est un scandale. Pour contester cette décision qu'ils jugent inacceptable, ils ont organisé des arrêts de travail dont un est prévu pour une durée de deux heures à partir de ce midi. Francis Gomez, Président de la FGTB Métal Liège-Luxembourg s'est dit déçu, triste et en colère. Par voie de communiqué, les métallos de la FGTB affirment aussi que "le droit n'est pas toujours la justice". La FGTB Métal Liège-Luxembourg a dès lors décidé de porter l'affaire en appel. > cliquez ici
13 septembre. Les deux ouvriers décident quant à eux de ne pas aller en appel. > cliquez ici